Les robots émotionnels
Il faut nous y préparer : demain, robots, agents conversationnels (chatbots) vont détecter nos émotions avec de plus en plus d’acuité. Si nous sommes seuls, ils seront compatissants, aidants ; si nous sommes malheureux, ils nous remonteront le moral. Ces « amis artificiels » vont prendre une place grandissante dans la société. Or ils n’ont ni émotions ni sentiments. Ni corps, ni viscères, ni hormones de désir et de plaisir, ni intentions propres. À l’instar de l’avion qui ne bat pas des ailes comme un oiseau pour voler, nous construisons des machines capables d’imiter sans ressentir, de parler sans comprendre et de raisonner sans conscience. Les risques de manipulation sont pourtant réels : dépendance affective, isolement, perte de liberté, amplification des stéréotypes (80 % de ces artefacts ont des voix, des noms – Alexa, Azuma, Aïko –, et des corps de femmes, qui font de ces machines des assistantes serviles ou des robots sexuels)… Mêlant technologie, philosophie et neurosciences, Laurence Devillers pose des questions de responsabilité sur l’application de ces robots « émotionnels » au sein de la société. Jusqu’où irons-nous pour programmer une émergence de conscience artificielle sur un ordinateur ? Et l’éthique dans tout ça ?
La souveraineté numérique dans l'après-crise
Les crises sont des moments stratégiques où les pouvoirs peuvent se redistribuer. Le Covid-19 nous confronte à des réalités nouvelles comme la dépendance à l'industrie chinoise, mais aussi la montée en puissance des géants américains du numérique dans le domaine de la santé. Ces entreprises sont des alliés, mais cette situation d'urgence ne doit pas devenir pour elles l'occasion de prendre sur nos vies un trop grand pouvoir. Nos gouvernements doivent être vigilants sur ces diverses dépendances qui nous aliènent et font obstacle au dynamisme de notre économie. Nous avons besoin de transparence et de pédagogie sur les outils du numérique pour relancer notre économie dans l'après-crise.
Il s'en suivra un moment d'échange autour des questions que vous nous aurez communiquées lors de votre inscription et pendant la conférence.